À guichets fermés : en continuité et innovation

[caption id="attachment_2544" align="alignright" width="240"]Luciano Pavarotti lors du concert de Noël à l'église Notre-Dame en 1978 Luciano Pavarotti lors du concert de Noël à l'église Notre-Dame en 1978[/caption] Continuité et innovation Charles O. Dupuis quitte la Maîtrise en 1978, après 10 ans de service. Il a été un brillant directeur, amoureux de son métier. Dupuis avait su relever le défi de succéder au fondateur dans un esprit de continuité et à la fois d’innovation. Avec lui, les Petits Chanteurs du Mont-Royal ont abordé des pièces nouvelles, hors de leur répertoire habituel et ont définitivement pris leur place dans le paysage musical montréalais. Patenaude et Pavarotti Gilbert Patenaude devient directeur musical des Petits Chanteurs du Mont-Royal au cours de l’été 1978. Il vient de terminer ses études au Conservatoire de musique du Québec à Montréal. À cette formation musicale s’ajoutent des expériences en tant que musicien, choriste, chef de chœur, enseignant et animateur liturgique. Son premier défi est de taille : préparer les petits Chanteurs pour un concert de Noël qui passera à l’histoire…

Les Petits Chanteurs du Mont-Royal ont l’honneur de se retrouver auprès du grand Luciano Pavarotti pour une émission de Noël enregistrée le 22 septembre 1978, à l’église Notre-Dame. Ce concert réalisé pour la télévision sera par la suite régulièrement rediffusé aux États-Unis, à l’occasion du temps des fêtes, contribuant ainsi à faire connaître la Maîtrise à travers le monde. Le tournant des années 1980 à l’Oratoire Le 75e anniversaire de l’Oratoire Saint-Joseph est célébré en 1979 et sera suivi d’événements de grande importance qui marqueront le début des années 1980 et les Petits Chanteurs du Mont-Royal seront maintes fois sollicités afin de rehausser la qualité et la beauté des grandes liturgies solennelles qui y seront célébrées. Le frère André (Alfred Bessette), fondateur de l’Oratoire Saint-Joseph, est béatifié par le pape Jean-Paul II, le 23 mai 1982, à Rome. Une grande célébration a lieu au stade olympique de Montréal le 20 juin avec 60000 personnes présentes. Les Petits Chanteurs du Mont-Royal interpréteront une œuvre composée par Gilbert Patenaude pour cette occasion spéciale, la Messe liturgique pour chœur, cuivres et orgue. Puis l’Oratoire Saint-Joseph sera l’une des étapes au parcours du pape Jean-Paul II lors de sa première venue au Canada en 1984. Au matin du 11 septembre les Petits Chanteurs accueillent le pape par leur chant dans la basilique où sont rassemblés 4000 prêtres.

À l’origine de la fondation

Avec le développement de l’Oratoire Saint-Joseph, naît l’idée d’avoir une chorale en résidence sur le modèle des maîtrises rattachées aux grandes cathédrales européennes. Élaboré par divers comités depuis 1942, le projet est finalement relancé par le père Émile Deguire, de la congrégation de Sainte-Croix (c.s.c.), recteur de l’Oratoire, en 1951. Tout en désirant doter l’Oratoire d’une chorale d’enfants, le père Deguire veut faire œuvre sociale en recrutent les élèves de la maîtrise parmi les orphelins confiés aux soins de l’assistance publique. Le père Léandre Brault, c.s.c., directeur de la chorale de l’Université Saint-Joseph de Memramcook, est désigné pour prendre en charge la fondation d’une maîtrise. Mais avant d’enseigner le chant à des jeunes, le futur directeur voit la nécessité de parfaire d’abord sa formation musicale par quelques années d’étude en Europe, auprès de grands maîtres. Les premières recrues Le 1er mars 1956 arrivent les trente garçons sélectionnés à la suite de la tournée de recrutement effectuée par le père Brault dans une quinzaine d’institutions de Montréal et de l’extérieur. Les élèves seront pensionnaires, ils logeront au Manoir, tel est le nom donné par le directeur à la maison Molson située sur le site du sanctuaire mise à la disposition par les autorités de l’Oratoire. Un studio de chant sera aménagé dans cet édifice tandis que le local de classes sera situé dans le bâtiment voisin, l’ancienne salle des pèlerins, l’Auberge aujourd’hui. L’annonce officielle Les journalistes de la presse sont convoqués à l’Oratoire le mercredi 7 novembre 1956. Le père Roland Gauthier, recteur, annonce la fondation d’une école de petits chanteurs : …pour que le culte y ait toute sa splendeur, d’accord avec son Éminence le cardinal Paul-Émile Léger, archevêque de Montréal, l’Oratoire a donc entrepris la formation d’un chœur de petits garçons à la voix pure comme celle des anges. (…) En prenant cette initiative, nous avons voulu entrer, à l’exemple des grandes cathédrales, dans la tradition millénaire de l’Église qui emploie les voix de petits garçons unies aux voix d’hommes pour le chant liturgique.

Ambassadeurs

Les Petits Chanteurs du Mont-Royal lors de l'un de leurs nombreux concerts!

Les Petits Chanteurs du Mont-Royal sont délégués pour représenter le Canada à une rencontre chorale de jeunes qui a lieu au Venezuela en janvier 1983, à l’occasion des festivités entourant le bicentenaire de la naissance de Simon Bolivar.

La même année un groupe de dix-huit Petits Chanteurs du Mont-Royal se rend à Bruxelles afin de pendre part à la Troisième rencontre de chant choral de la Communauté des radios publiques de langue française le 13 et 14 novembre 1983. La quatrième édition de cet événement sera présentée par Radio-Canada, à Montréal, en juillet 1985 et la coordination musicale en sera confiée à Gilbert Patenaude.

Lors de l’Exposition universelle de 1986, la ville de Vancouver accueille une trentaine de Petits Chanteurs. Le choeur y présente des chansons de folklore et de chansonniers québécois harmonisées par leur directeur Patenaude à l’occasion des journées du Québec, les 24 et 25 juin.

Les occasions deviennent tout aussi variées que multiples d’entendre les Petits Chanteurs du Mont-Royal. Ils présentent des concerts avec plusieurs formations musicales qui font appel à leur talent. Ils participent à des productions de l’Opéra de Montréal, telles Werther, La Bohème, Carmen et Rosenkavalier.

Ils réalisent trois disques au cours des années 1980 : Chantez Joseph (1982), Musique sacrée à l’Oratoire (1985) et Noëls de la Nouvelle-France (1986). Enfin, la tournée de concerts France-Belgique en mai 1989 conduit la Maîtrise de Bruxelle au Mont-Saint-Michel.

Le tournant des années 80 à l'Oratoire

Le 75e anniversaire de l’Oratoire Saint-Joseph  est célébré en 1979 et sera suivi d’événements de grande importance qui marqueront le début des années 1980 et les Petits Chanteurs du Mont-Royal seront maintes fois sollicités afin de rehausser la qualité et la beauté des grandes liturgies solennelles qui y seront célébrées.

Les premières liturgies

[caption id="attachment_2586" align="alignright" width="250"]Première prise d'aube - 22 decembre 1957 - Archives de la Maîtrise des Petits Chanteurs du Mont-Royal Première prise d'aube - 22 decembre 1957 - Archives de la Maîtrise des Petits Chanteurs du Mont-Royal[/caption]

Brault amène ses élèves au scolasticat de Sainte-Geneviève-de-Pierrefonds pour chanter à la messe du Christ-Roi, le 20 octobre 1957. Il s’agit de leur première participation à un office liturgique. Mais la première prestation officielle de la Maîtrise a lieu à la messe du dimanche 8 décembre, en la fête de l’Immaculée-Conception. Les voix des Petits Chanteurs se font alors entendre sur les ondes de CKAC qui diffuse chaque dimanche la messe de l’Oratoire.

La première Prise d’Aube Au cours d’une cérémonie spéciale, les Petits Chanteurs reçoivent officiellement l’aube blanche, leur vêtement liturgique. Ils prononcent ensuite leur promesse d’engagement. Ce rite créé par Brault, inspiré de la tradition scoute, vise à conscientiser les jeunes au rôle qu’ils auront à jouer dans la liturgie. La Prise d’Aube du premier groupe a lieu le dimanche 22 novembre 1957, présidée parle père Roland Gauthier, c.s.c., recteur. En pleine expansion En 1958, l’école est en pleine expansion; le Manoir ne suffit plus à accueillir la cinquantaine d’élèves. Une deuxième maison est mise à la disposition de la Maîtrise. Il s’agit de la maison Gordon devenue, en 1965, le Pavillon Jean XXIII, au service des pèlerins. Un dortoir est aménagé dans le bâtiment qui avait servi de salle classes aux premières recrues.

Les premières recrues

Le 1er mars 1956 arrivent les trente garçons sélectionnés à la suite de la tournée de recrutement effectuée par le père Brault dans une quinzaine d’institutions de Montréal et de l’extérieur. Les élèves seront pensionnaires, ils logeront au Manoir, tel est le nom donné par le directeur à la maison Molson située sur le site du sanctuaire mise à la disposition par les autorités de l’Oratoire. Un studio de chant sera aménagé dans cet édifice tandis que le local de classes sera situé dans le bâtiment voisin, l’ancienne salle des pèlerins, l’Auberge aujourd’hui.