Plus de chant que d’orgue!

Foule record hier encore, soit environ 4 000 personnes, pour le deuxième concert marquant l’inauguration de l’orgue restauré de l’Oratoire Saint-Joseph. Alors que le premier concert célébrait le colossal Beckerath de 78 jeux sorti de sa plus importante cure de rajeunissement en 52 ans, le programme d’hier donnait la vedette aux Petits Chanteurs du Mont-Royal, maîtrise attachée à l’Oratoire, et aux Chantres Musiciens, choeur de jeunes hommes qui sont tous anciens Petits Chanteurs.

Chef des deux ensembles, Gilbert Patenaude les avait réunis en un seul grand choeur mixte de quelque 100 voix (les petits garçons chantant soprano et alto). En première moitié de programme, cinq pièces a cappella soulignèrent la direction précise et nuancée du chef et la qualité des voix, notamment leur justesse. Petite révélation pour plusieurs, le célèbre Adagio instrumental de Barber devenu Agnus Dei chanté.

Entracte. Non seulement l’orgue n’a pas encore parlé, mais on ne l’entendra guère par après. La Messe solennelle op. 16 de Vierne, pour choeur et deux orgues, met encore l’accent sur la masse chorale et les groupes se répondant. Ici, autre réussite, surtout dans les passages très doux, les séquences «fortissimo» produisant une détestable surcharge.

Vincent Boucher était au grand Beckerath là-haut et son père Jacques Boucher, au petit orgue électronique de choeur, face au public. La coordination était généralement bonne entre eux et le choeur. On aurait simplement voulu entendre davantage l’instrument fêté. Or, étrangement, c’est au petit orgue de choeur que Vierne accorde la plus grande place.

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