Grandiose Mahler,Claude Gingras – La Presse, mercredi 10 septembre 2008

Grandiose Mahler
Spectacle très impressionnant aussi que celui des huit solistes : cinq femmes aux robes très colorées et trois hommes, tous de différentes nationalités.

Dieu merci, ils ne sont pas 1000! Le bruit… pardon, le volume sonore assourdissant projeté par les quelque 400 exécutants vers les 3000 auditeurs remplit tout l’espace: on ne pourrait en prendre davantage, la scène non plus, qui offre un spectacle absolument nouveau avec ces rangs de choristes, enfants devant, adultes derrière, s’étendant de chaque côté au-delà du cadre, vers les coulisses.

La Symphonie des Mille de Mahler, grandiose et impressionnante même avec 383 participants, ouvrait hier soir la 75e saison de l’Orchestre Symphonique de Montréal.Le président du Conseil d’administration de l’OSM, Me Lucien Bouchard, vient d’abord souhaiter «la plus cordiale des bienvenues» au maire et à l’auditoire. Ce qui retarde un peu le début: le Mahler commencera à 20 h 10 pour se terminer à 21 h 37.

On ne va pas se pencher encore une fois sur la signification de cette oeuvre proprement délirante qui débute en latin et se termine en allemand, cette oeuvre où Mahler a voulu donner l’impression d’«un univers en train de vibrer et de résonner». Cette impression, Nagano l’a obtenue de son orchestre très augmenté et de ses excellents choeurs, d’abord en première partie puis à la toute fin, comme il se doit. En total contraste, il a créé le plus bel effet de mystère dans ce début de deuxième partie où le choeur murmure et où l’orchestre est réduit à quelques pizzicati.

Spectacle très impressionnant aussi que celui des huit solistes: cinq femmes aux robes très colorées et trois hommes, tous de différentes nationalités. La petite Aline Kutan reste assise et muette jusqu’à la toute fin, où elle devient Mater Gloriosa. Mais les sept autres sont très sollicités et rivalisent de puissance avec le choeur. On peut faire abstraction des paroles. Ce qui compte, c’est la ferveur qui anime tout ce monde et qui gagne l’auditoire, malgré longueurs et naïvetés.

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